Au nom du logement social on "bouffe"

L'ancien petit caissier de l'EDD, devenu directeur de la SID depuis 1998 vient de rentrer dans le club très fermé des milliardaires. Voici le premier d'une série d'article sur ce curieux personnage.

Il s'appelle Aboubakar Osman Boubakar et il est directeur général de la Société Immobilière de Djibouti (SID) depuis 1998. Celui que l'on surnomme Bobeh vient de rentrer de plein pied le club très fermé des milliardaires à la faveur d'un récent séjour de 30 jours en Chine.

Ce séjour n'était nullement des vacances, car Bobeh les avaient passer à Sana'a, au Yémen, pendant toute la période du Ramadan, mais plutôt pour des raisons professionnelles. Prétextant qu'il allait rendre visite à sa fille qui poursuit ses études en Malaysie, Bobeh a fait un petit saut jusqu'à Beijing.

Muni du cahier des charges du projet de constructions des appartements au plateau serpent par la SID, il séjournera durant 3 semaines dans la capitale chinoise en compagnie d'un député djiboutien, devenu grand entrepreneur depuis, un certain Youssouf Dawaleh.

Youssouf Dawaleh est député à l'assemblée et propriétaire depuis peu de l'Entreprise Dawaleh Construction. Son frère, Mohamed Dawaleh, est un grand ami du directeur de la SID. Ensemble, les deux hommes vont prendre le temps de discuter, durant leur séjour, du projet de construction des appartements par la SID, juste en face de l'hôpital Peltier.

La SID, représentée par son directeur général, avait signé avec la banque ICB, une convention de prêt de 780 millions Fdj pour financer la construction de ces appartements au plateau du serpent. C'est le cahier de charges de ce projet que le directeur de la SID avait dans ces baggages lors de son déplacement en Chine, pour les montrer bien sûr à Youssouf Dawaleh.

On dit que les deux hommes ont fait un deal en eux. Bobeh montrera le cahier de charges à Youssouf pour qu'il puisse se conformer aux différentes clauses afin de remporter le marché de construction de ces appartements. Un marché estimé à peu près 800 millions Fdj et financé par la banque ICB, partenaire avec la SID dans ce projet.

Youssouf Dawaleh profitera même de son séjour à Beijing pour acheter les engins et matériaux de construction nécessaires pour le projet, et se conformant par la même occasion aux clauses techniques du cahier des charges. Le montant total des travaux est estimé à 300 millions Fdj dans le cahier des charges et seulement une centaine des millions sera nécessaire pour acheter ces engins.

En échange, Youssouf Dawaleh a signé, en avance, des chèques d'environs 500 millions au directeur de la SID. N'en déplaise au directeur de l'ICB, le directeur de la SID vient de faire appel, encore une fois, à son génie. Un génie qui lui aura permis d'encaisser le temps d'un séjour en Chine presque 500 millions Fdj sur un projet estimé à environ 800 millions Fdj, mais qui va revenir au final 300 millions Fdj.

L'appel d'offres du marché, lancé en juillet dernier, vient d'être attribué à l'entreprise EDC. N'en déplaise aux autres sociétés qui ont postulé pour le marché en déposant une garantie de 300.000Fdj non remboursable.

Ne vous fiez pas aux apparences, le timide Bobeh, qui fait ses 5 prières quotidiennes, est rentré de plein pied dans le cercle très fermé, mais plus pour longtemps, des fonctionnaires milliardaires djiboutiens.

Il était devenu auparavant multi millionnaire, et est propriétaire de nombreux villas, acquis à la faveur des projets sociaux initiés par la SID et chèrement payés par nos concitoyens.

Article de Djibouti24